Le 19 juin 2025, sur l’initiative de Bernard Février, et l’organisation de Josiane MORIN, nous avons pu visiter la crypte située sous l’église de Berry-au-Bac.
En bas d’un escalier de pierre, on débouche dans une salle divisée par des piliers carrés.
Chaque pilier porte une colonnette, surmontée d’un chapiteau à volutes percé d’un large œil typique de l’architecture romane tardive de la fin du XIIè siècle.
Dans l’une des travées se dresse un autel-tombeau.
Sur sa dalle frontale , une épitaphe latine , « Hic quiescit, beatam resurrectionem expectans J. Lud. Ponson… » On comprend qu’il s’agissait d’un curé originaire de “Novo Castello”, mort le 2 juillet 1869 à 77 ans après avoir porté « durant environ vingt ans la charge pastorale » à Berry-au-Bac.
De part et d’autre du tombeau, deux figures gravées dans la pierre
On distingue une silhouette humaine debout, tête nimbée (halo), la main droite levée dans un geste de bénédiction ou d’enseignement. L’autre main semble tenir un objet vertical (bâton pastoral ?).
Une autre figure, aussi nimbée, tient un long bâton à la main gauche (probablement une crosse), et sa main droite semble posée sur un livre ou une tablette. Elle est représentée sur un sol en damier ou en pavés.
Les dessins sont réalisés à la pointe sèche dans la pierre, sans relief sculpté. Il ne reste probablement que les traces de l’encre noire ou du charbon utilisé pour souligner les contours.
Ce type de représentation est modeste mais courant au XIXe siècle pour orner les parties basses des chapelles funéraires, notamment dans les reconstructions néo-gothiques.
Ces panneaux latéraux représentent très probablement deux saints évêques, dont Saint Hilaire, patron de l’église. Gravés dans la pierre de part et d’autre du tombeau, ils veillent symboliquement sur lui et expriment la continuité entre le sacerdoce terrestre et l’espérance céleste.
Pendant la Première Guerre mondiale, elle servit de poste de commandement militaire.
Un boyau d’accès, creusé depuis le cimetière, permettait d’y entrer discrètement.
Ainsi, ce lieu né de la foi devint aussi refuge et quartier général, traversé par les épreuves du siècle.
Sur le dessus de l’autel repose une dalle dédiée à Auguste Polonceaux, jeune garçon maçon âgé de 16 ans, engagé dans les travaux de la crypte au temps de Napoléon III.
Elle fut alors reconstruite par les maçons de Berry-au-Bac, sous la conduite de l’architecte Émile Hérioult.
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